Le Jeudi 3 juin 2021, Sevgi Karacan était victime d’une tentative de féminicide à Metz-Borny. En pleine rue, son mari lui a tiré dessus à deux reprises avant de retourner l’arme contre lui. Une marche blanche a été organisée samedi 5 juin en soutien à Sevgi, toujours hospitalisée.
Un choc pour les habitants
Pour les habitants de Metz-Borny, le choc est difficile à surmonter. Ce samedi matin, la tristesse se lit sur les visages. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant la mairie de quartier pour afficher leur soutien à Sevgi et à sa famille.
L’incompréhension et la colère
Le cortège est passé par les lieux du drame, où s’est tenue une minute de silence, pour finir son itinéraire sur le parvis de la BAM. La famille de la victime était présente ainsi que les enfants du couple, hagards. Le maire de la Ville de Metz, François Grosdidier, qui était accompagné de nombreux adjoints, a prononcé quelques mots à l’issue de la marche. Il a réaffirmé son soutien à la famille de la victime et son souhait de voir disparaitre ce type d’agressions. Une habitante du quartier l’a interpellé après sa prise de parole.
Pour que toutes les violences faites aux femmes cessent
Si ce jour, les participants étaient venus pour soutenir Sevgi et sa famille, ils étaient également là pour dénoncer les violences faites aux femmes dans leur globalité. Ces violences ont tristement marqué l’actualité récente et plus particulièrement dans notre région. Deux féminicides ont eu lieux à Hayange et à Colmar à quelques jours d’intervalles. Les personnes présentent étaient là aussi pour interpeller les pouvoir publics, les institutions, la justice ou la police afin que cessent, pour de bon, ces violences. Servane Diaferia-Acevedo Reyes, fondatrice du collectif féministe intersectionnel “La Grenade“, s’est exprimée au micro de Bornybuzz.
Le drame de Borny a marqué durablement les esprits. Il a un reçu une couverture médiatique forte étant donné son caractère “spectaculaire”. En effet, le fait que cette tentative de féminicide se déroule en pleine rue revêt un aspect d’autant plus choquant. Mais il ne faut pas oublier que dans la grande majorité des cas, les violences faites aux femmes, les féminicides, ont lieu à l’abri des regards, au sein des foyers. N’oublions pas non plus que la parole des victimes ne se libère pas facilement. C’est un changement en profondeur qu’il faut opérer : de l’éducation à la gestion des auteurs de violences par la justice, en passant par la prise en charge des victimes et à la formation des personnes recueillant leur parole. Vous souvenez-vous de ce slogan, qui, à l’injonction “protégez vos filles” répondait “éduquez vos fils” ? C’est bien un changement de mentalité dans toute la société qui est nécessaire aujourd’hui pour que cessent ces atrocités.
Adresses et numéros utiles :
Inform’elles : Un dispositif mosellan de l’AIEM – 03 87 35 05 64
Arrêtons les violences : La plateforme du Gouvernement
Violence femme info : 3919
App-Elles : La 1ère appli française solidaire des femmes victimes de violences
Attention ! Le 3919 n’est pas un numéro d’urgence.
En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.