Début février, nous sommes allés à la rencontre de celui qui est, depuis huit années, le président du Minou pour en savoir plus sur cette troupe d’improvisation. Ce fut aussi l’occasion de revenir sur la célébration de son 15ème anniversaire.
Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Je suis Gérôme Grandfond, je suis comédien improvisateur mais également comédien et enseignant d’improvisation.
Présentez-nous votre troupe, Le Minou.
Le Minou, c’est la première troupe d’improvisation qui a été créée sur Metz en 2003 et la deuxième de Moselle en terme d’ancienneté. Le Minou signifie Mouvement d’Improvisation Novateur, Ouvert et Utile. Au départ, c’était une association d’étudiants qui se sont rassemblés pour faire de l’improvisation pour s’amuser. C’est petit à petit que l’association s’est structurée et s’est agrandie. Là, elle vient de fêter ses 15 ans et s’apprête à faire son 13ème festival international en mars. On s’entraîne toutes les semaines sur Metz et on joue au café Jeanne d’Arc et à la Maison de la Culture (MCL). Nous sommes, cette année, une quarantaine de personnes. Nous sommes organisé en deux parties : la troupe de loisirs, qui est l’école d’improvisation où les gens viennent apprendre l’improvisation à la MCL et à la salle Jeanne d’Arc, puis la troupe spectacles qui joue à la salle Braun et qui reçoit les autres villes.
Que faites-vous de façon concrète?
Le Minou, c’est à la fois une association et une troupe de théâtre. On pratique du théâtre sous toutes ses formes. La plus connue, c’est le match d’improvisation. Ce type de théâtre nous vient du Québec. Le principe, c’est un arbitre, deux équipes, des thèmes d’improvisation et 20 secondes pour réfléchir au jeu qui dure entre 10 et 15 minutes. À la fin de chaque match, le public vote pour l’équipe qu’il a préférée. Le paradoxe du match d’improvisation, c’est qu’il faut jouer avec l’équipe d’en face. L’improvisation a de belles valeurs car elle se base sur l’écoute, l’acceptation et la bienveillance. On joue dans beaucoup d’endroits, en France mais aussi en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et on reçoit les équipes de ces différents pays, en représentant la ville de Metz.
En improvisation, on fait tout à la fois. On est l’auteur, le metteur en scène et le comédien.
C’est quoi l’improvisation?
L’improvisation consiste juste à inventer des histoires. En théâtre traditionnel, il y a un auteur, un metteur en scène et des comédiens qui apprennent un texte. En improvisation, on fait tout à la fois. On est l’auteur, le metteur en scène et le comédien. On fait de l’écriture spontanée. Ça demande une grosse culture générale.
Y a-t-il eu des améliorations depuis votre arrivée à la tête de la troupe?
L’amélioration est visible au niveau de la structuration de la troupe. Au début, c’était un peu anarchique mais aujourd’hui, nous sommes structurés. À force de beaucoup tourner, la troupe est connue dans le monde de l’improvisation.
On aimerait remplir la salle de collégiens pour leur faire découvrir l’improvisation
La troupe a-t-elle fait face à des difficultés particulières ?
La difficulté est plutôt financière. On s’auto-finance. Je crois qu’on a eu une subvention de la mairie une fois et, une autre fois, une subvention de la région. En 15 ans, ce n’est pas énorme. La difficulté, c’est de trouver des fonds pour nos déplacements et pour recevoir de façon correcte des équipes. On réussit à faire tout cela en vendant des spectacles.
Quels projets pour Le Minou ?
Comme tous les ans, on a notre festival mi-mars : on reçoit Lausanne et l’Italie. Ce qu’on fait cette année aussi, c’est un spectacle gratuit pour les collégiens le vendredi 15 mars à 14h. On aimerait remplir la salle de collégiens pour leur faire découvrir l’improvisation et essayer, par la suite, d’aller dans ces collèges pour donner des cours d’improvisation.
Vous avez récemment célébré votre 15ème anniversaire. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’était super. On a décidé d’inviter des amis qu’on avait croisés durant ces 15 dernières années. Ils sont venus d’un petit peu partout : Nice, Paris, Belgique,… On a fait deux soirées spectacles très festives. Ça reste un excellent souvenir. Le premier soir, on a fait un match d’improvisation avec tout les anciens dont le fondateur de la troupe. Le lendemain, on a fait un triptyque, c’est-à-dire trois histoires longues qui s’enchaînent l’une après l’autre sur un même thème. Après, on a fait ce qu’on appelle un « cabaret d’impro ». Là, nous étions huit comédiens sur scène pour interpréter un thème tiré au sort parmi ceux proposés par le public. Au final, sur les deux soirs, nous avons pu réunir entre 350 et 400 personnes.