L’association La Passerelle fête cette année ses 20 ans d’activité. Pour en savoir d’avantage, nous avons échangé avec Cédric Rouillon, directeur de l’association, en parallèle de l’assemblée générale, qui a eu lieu ce mercredi 24 avril à la médiathèque Jean Macé.
Pourquoi l’association a–t-elle été créée ?
Marcel Gachenot a créé l’association à Borny parce que son parcours l’a amené à s’installer dans ce quartier et donc à s’y attacher. Après être intervenu dans plusieurs pays africains, il avait développé une sensibilité, un intérêt pour les cultures du monde. Il y avait donc, dès la création de l’association, une envie de présenter la diversité de populations et d’origines qui existe à Borny.
Quelles étaient, au départ, les missions et objectifs de La Passerelle ?
L’objectif était d’amener internet dans le quartier, d’aider les habitants à communiquer, tout en revalorisant l’image de Metz Borny. À l’époque, peu de personnes avaient accès à l’informatique, donc l’association animait des ateliers où les gens pouvaient accéder à internet. Il y avait, déjà, une envie d’être utile aux habitants du quartier.
Comment l’association a-t-elle évoluée ?
De sa création jusqu’en 2005, elle n’avait pas de locaux et travaillait donc en partenariat avec les autres associations du quartier telles que la MJC, le centre social, etc. En parallèle, elle avait aussi ses ateliers d’informatique à la médiathèque Jean Macé, qui ont pris fin en 2005. C’est en 2007 que La Passerelle a obtenu son local actuel. Elle a alors créé des contenus de sites internet, s’est mis à l’audiovisuel et a réalisé plusieurs projets, notamment un code de la route pour les personnes sourdes avec l’INJS. C’est à partir des années 2012-2013 que l’association a pris un tout autre tournant avec la création du média participatif BornyBuzz.
Durant ces 20 années, quelles ont été les actions emblématiques de l’association ?
Pour moi, l’association a mené quatre actions emblématiques. La première concerne les ateliers internet car ils ont marqués les dix premières années de l’association. Ils ont aussi créé un lien important avec les habitants du quartier, un lien qui est toujours présent. Ensuite, il y a eu la création d’un “code de la route pour les personnes sourdes“, qui était aussi important car il a permis, un temps, à l’association de survivre. Il y a aussi tout le travail qui a été fait pour l’emploi à travers des CV vidéo : ces formations étaient innovantes, et ont toujours été l’objet de belles rencontres. Et, pour finir, l’action BornyBuzz qui est aujourd’hui un projet emblématique de La Passerelle.
Implantée à Borny, l’association, au départ, était centrée sur les habitants du quartier. Est-ce que cela a changé ?
Borny attirait toute l’attention auparavant car c’était le seul quartier prioritaire de la ville de Metz. Depuis, les politiques publiques ont changé, le souhait a été de regarder aussi dans les autres quartiers messins sensibles. L’association a souhaité les accompagner et cela a put être réalisé grâce aux partenaires.
Comment imaginez-vous le futur pour l’association ?
Je pense qu’il y a plusieurs pistes possibles car l’association sera sans doute amenée à encore changer, à inventer de nouvelles choses, peut-être à retourner vers l’atelier internet car on voit bien qu’il y a de nouveaux besoins qui naissent. Mais aussi continuer à réaliser des projets d’audiovisuel et de vidéo liés à BornyBuzz.