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Les jeunes des quartiers se sont exprimés « Haut et Fort »

Vendredi 12 avril, la deuxième édition du concours d’éloquence « Haut et Fort », organisé par l’association APSIS Émergence, s’est déroulée à l’Hôtel de Ville.

Pendant quatre mois, 16 jeunes de 14 à 18 ans, issus des quartiers de Bellecroix, Borny et Metz-Nord, ont participé à des ateliers, qui leur ont permis de se préparer au mieux à ce concours : théâtre, simulation d’entretiens d’embauche, en partenariat avec la Mission Locale, gestion de la respiration et de l’occupation de l’espace, travail sur la posture, etc. Ils se sont également rendus en résidence à Arry pendant une semaine. L’occasion notamment de créer un véritable esprit de groupe.

Ces quatre mois ont pris fin le vendredi 12 avril, à l’Hôtel de Ville avec le concours « Haut et Fort ». Un projet que Mounir El Harradi, directeur d’APSIS Émergence, décrit lui-même comme étant « un peu fou. Il a été imaginé il y a deux ans dans un bureau sombre par des éducateurs et, aujourd’hui, il vit une belle vie. On espère que ce que ces jeunes ont appris, la rhétorique, l’utilisation d’un vocabulaire plus soutenu, le fait de défendre leurs idées en développant des arguments leur servira aussi dans la vie ». D’autant qu’il l’assure : « maîtriser la rhétorique, c’est ce qui permet de comprendre les arguments donc le monde ».

De Pythagore à Florent Pagny en passant par le Livre de la Jungle

Les jeunes ont défendu leurs idées devant un public de plus de 250 personnes mais aussi devant un jury composé de la présidente de l’APSIS, Nicole Dumay, de deux artistes locaux, Pasteur et Nuno Tabone, d’une journaliste de CNews, Aïda Touihri et d’une élue, Sélima Saadi, adjointe au maire à la Politique de la Ville.

Lors de cette soirée, ils ont dû débattre sur des sujets complexes tels que « La liberté commence-t-elle là où s’arrête celle des autres ? », « Le selfie est-il le reflet de l’âme ? », « Avons-nous tous le droit à l’erreur ? » ou encore « Faut-il vivre comme si on allait mourir demain ? ». Pour ce faire, ils ont cité Bourdieu, Paul Valéry, Pythagore mais aussi Pirates de Caraïbes, Florent Pagny et le dessin animé le Livre de la Jungle. Ils ont évoqué leur vie, leurs expériences sans oublier de s’appuyer sur des exemples connus de tous tels que la crise du sang contaminé, l’affaire Outreau ou l’évolution des relations franco-allemandes après les deux guerres mondiales.

L’assurance plus importante que les diplômes

Une fois toutes ces joutes oratoires passées, le jury a délibéré et cela n’a pas été évident. Il a fini par trancher et désigner deux gagnants ex-aequo : Rihab qui a mené son débat avec sérieux et d’excellents arguments tandis que Salem avait misé sur son humour. « Le message que l’on a voulu faire passer, c’est qu’il n’y a pas que les diplômes, la scolarité qui comptent, explique Nuno Tabone. L’assurance, la facilité à s’exprimer, c’est plus important ! »

Du côté des jeunes, la fierté était de mise. Sophie, qui est arrivée troisième et qui avait choisi de participer au concours pour préparer son oral de brevet, avait le sourire : « je ne m’y attendais pas du tout ! C’est la toute première fois que je m’exprime comme ça devant un public. Je suis vraiment contente ! » Un sentiment partagé par la gagnante ex-aequo, Rihab : « C’est inoubliable comme moment ! J’étais réticente au début parce que j’avais l’impression que ça serait ennuyeux mais finalement, tous ces mois passés sur ce projet, c’était vraiment super ! Ça m’a même donnée envie de faire du théâtre ! »

Mission réussie donc pour APSIS Émergence. Malika Boumediene, éducatrice spécialisée au sein de l’association, était ravie : « je suis pleinement satisfaite de cette édition. On les a poussés encore plus : certains ont fait de la radio, de la télé. Ça les a bien préparés. Ils peuvent être fiers ! » Alors, on repart pour une troisième édition ? « On ne demande que ça ! »

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