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Le grand débat à Borny : parlons de démocratie et de citoyenneté

Le jeudi 28 février, les habitants des quartiers de Metz, des représentants des gilets jaunes et le député de la deuxième circonscription de la Moselle, Ludovic Mendes, se sont réunis au centre sociale du Petit Bois pour débattre sur la sécurité et la démocratie dans le cadre du grand débat national.

Remise en cause de la démocratie participative

Avec quelques minutes de retard, le débat a débuté avec une intervention des gilets jaunes présents. La question soulevée fut celle des cotisations maladie et chômage. Il s’avère que celle pour l’assurance maladie a été supprimée en janvier 2018. Pour les gilets jaunes, il est hors de question que, dans une démocratie, une telle décision soit prise sans demander son avis à la population. Des questions importantes comme le retour des djihadistes sont traitées de la même façon. « On ne nous consulte même pas pour notre propre sécurité », déplore un gilet jaune.

Cette opinion des gilets jaunes n’a pas été partagée par les autres personnes présentes. À ce titre, le coût important de l’organisation d’un référendum a très vite été évoqué par une habitante du quartier et son point de vue a été apprécié. Concernant le retour des djihadistes, le député Ludovic Mendes évoque les difficultés que rencontre la Syrie à pouvoir juger sur place ces personnes. Pour lui, la question qui devrait se poser est celle de l’accompagnement. Il s’agirait de chercher à comprendre comment et pourquoi des enfants français quittent le territoire pour aller commettre des crimes atroces.

Marche des gilets jaunes du 29 décembre : les raisons du débordement

Après avoir longuement parlé de la participation des citoyens dans les prises de décision, les gilets jaunes se sont plaints des répressions qu’ils subissent lors des manifestations et, plus particulièrement, lors de celle du 29 décembre, à Metz. Ils sont notamment contre la nouvelle loi « anti-casseur » et posent la question : de quelle manière peut-on montrer son mécontentement pour être entendu ?

À ce moment du débat, l’échange s’est essentiellement fait entre les gilets jaunes et le député. Ce dernier leur reproche de s’éloigner des dialogues sur table : « à aucun moment, les citoyens ne vont voir les élus pour leur soumettre des propositions. C’est toujours nous qui venons vers vous ». De plus, selon lui, la manifestation du 29 décembre n’avait pas été déclarée et les gilets jaunes ne devaient, à aucun moment, se diriger vers la préfecture.

Vers une réutilisation du sondage indépendant sur internet ?

La discussion houleuse sur la manifestation à peine terminée, un étudiant présent dans la salle a pris la parole pour proposer la mise en place d’un sondage sur internet afin de permettre aux élus de redonner la parole aux citoyens. Selon Ludovic Mendes, cette pratique existe déjà sur Facebook et sur Twitter au niveau du Parlement Européen. Il reconnait néanmoins la mauvaise utilisation de cet outil et s’interroge sur le meilleur moyen de redonner la parole aux citoyens, tout en regrettant la faible participation des habitants aux réunions de quartier et aux débats. Raison pour laquelle il retient « la très belle proposition » de l’étudiant.

La ré-évaluation à mi-parcours des élus, une solution pour empêcher une mauvaise gestion de l’État ?

« Au lieu de parler de sondage, je propose qu’on procède à une ré-évaluation à mi-parcours des mandats de tous nos élus », suggère un quinquagénaire du quartier. Son affirmation va orienter le débat vers une remise en cause du bilan du Président de la République, Emmanuel Macron. Selon cet habitant, le président aurait mal géré le « peuple du bas. Il n’a fait que de profiter de tout ce qui a été mis en place par l’ex-président, François Hollande ».

Cet avis n’a pas été partagé par Ludovic Mendes, qui a cité les différentes réformes prises par le président pour les QPV (Quartiers Politique de la Ville). Il s’agit, entre autres, de l’augmentation de leur budget, de l’incitation à l’embauche des jeunes des quartiers à travers la subvention des entreprises qui s’y engagent et de l’obligation de la formation jusqu’à 18 ans. C’est sur cette thématique et avec le départ précipité d’un gilet jaune mécontent que le débat a pris fin.

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