C’est la deuxième semaine de confinement durant laquelle Arya écrit ses mémoires dans son journal. Suivez-la dans ses aventures depuis sa tour, à Borny.
Je ne suis pas de bonne humeur, journal, et tu vas savoir pourquoi d’ici quelques lignes.
Je ne comprends pas comment les gens réfléchissent. Certains se disent qu’ils sont invincibles et sortent « parce que j’ai envie de sortir, un point c’est tout ». De ce que j’entends, ce virus est loin d’être gentil. Alors pourquoi ne saisit-on pas la portée de ses propres actes et de ses paroles, pour soi et pour les autres ? Que chacun ait du bon sens, sorte pour le boulot, les courses ou une urgence familiale, mais c’est tout ! On ne doit pas sortir pour flâner dans les parcs, dans les marchés,…
Je ne comprends pas vraiment cette façon de se sentir invulnérable. Quand je vois sur Twitter des vidéos montrant une centaine de personnes, dans une même rue, le dimanche de Pâques, je m’en arrache presque les cheveux. Enfin, qui suis-je pour parler ?
Nous sommes en quatrième semaine de confinement et je commence enfin à m’adapter à la vie en intérieur. Même si, manger un Burger King avant de rentrer chez moi me manque toujours un peu. J’imagine que je peux essayer de réaliser un Whoopper du confinement. J’ai bien fait du poulet frit maison, alors pourquoi pas un hamburger ou une pizza maison ?
J’ai passé mes examens cette semaine. Et, pile au moment où je terminais le dernier, on m’a annoncé que presque la moitié des matières, considérées comme optionnelles, étaient neutralisées. Seules subsistent les matières principales, c’est-à-dire, pour moi, tout ce qui implique l’anglais. J’ai ri jaune avant de manger des chips compulsivement pour me calmer. C’est un mal pour un bien toutefois : j’aurai la moitié à réviser donc je stresserai moins.
J’essaye de me remettre à la photographie, au montage vidéo et au dessin, avec Animal Crossing et Final Fantasy 7 Remake en accompagnement. Je révise les cours et bosse autant que possible, tout en prenant le temps de me reposer et de faire du sport. Je décore ma chambre aussi, mais ça, c’est un spoiler pour la semaine prochaine. Ne sois pas trop impatient, journal !
J’ai eu des nouvelles de ma meilleure amie, Tifanny. Elle est malade. On ne sait pas si c’est le Covid ou une autre saloperie mais mon mode protectrice a été multiplié par 1000. On pourrait presque croire que j’étais son docteur:
« Alors, tu prends du paracétamol, de la vitamine C et D, tu bois beaucoup, tu prends des douches chaudes et tu dors au max. Si ça empire, tu appelles ton médecin ». Faut imaginer une voix paniquée dans cette tirade que je lui ai faite. Apparemment, elle a l’air d’aller mieux aujourd’hui. À voir dans les prochains jours.
Ça fait un moment que ma soeur ne donne plus de nouvelles, ça m’inquiète. Je lui ai laissé des messages mais elle ne répond pas. J’ai même l’impression qu’elle ne les reçoit pas. Je lui referai un SMS tout à l’heure.
C’est l’anniversaire de Flo’, mon coloc, aujourd’hui. Son père l’a appelé en visio pour la toute première fois ; il avait les larmes aux yeux. Tout le monde a pensé à lui. Je vais lui faire des pancakes maison, des sushis au surimi et on jouera à Skyrim ce soir.
Anecdote : je ne savais pas que vendredi, c’était férié et je suis donc bêtement allée faire les courses pour voir que tout était clos. Sacré vendredi que j’ai passé ! Les petits commerces de la place du marché m’ont sauvé la vie, j’ai pu faire le plein en Oasis. Merci à eux.
Concernant mon moral, je reste solide. Je me prépare à tout, au meilleur comme au pire. La situation reste toujours aussi préoccupante et je dois prendre en compte toutes les hypothèses. Normalement, il y a l’allocution du président ce soir. Le confinement va être renouvelé pour sûr. Je ne sais pas pour le reste.
Reste à l’abri dans ton tiroir, journal, et restons tous à l’abri chez nous. À plus tard.