Site icon BornyBuzz

Gringe à la BAM de Metz Borny, confessions d’un hypersensible

Portrait du rappeur Gringe sur le tournage du clip Du plomb / Effet de surplomb © Photo Deborah Corcos

Portrait du rappeur Gringe © Photo Deborah Corcos

VIDÉO | Le rappeur Gringe démarre la tournée Hypersensible Tour jeudi 7 novembre 2024 à la BAM de Metz Borny. Un mois auparavant, nous faisons un entretien en visio avec l’artiste. Il nous dévoile les surprises à découvrir pour ce premier live de l’album Hypersensible. On le questionne sur les collaborations faites sur son nouvel opus, sorti le 19 septembre. Enfin, nous abordons ensemble des sujets de société comme les violences policières.

Entretien avec Gringe avant son concert à la BAM de Metz Borny, pour l’Hypersensible Tour 2024

Entretien et montage : Aurélien ZANN | Borny Buzz Média – octobre 2024

Présentation de Gringe, artiste multi-casquettes

BORNY BUZZ : Pour celles et ceux qui ne vous connaîtraient pas, pourriez-vous vous présenter brièvement chacune ?

GRINGE : Moi c’est Gringe, suis artiste un peu multi-casquettes : je fais du rap, du cinéma et un peu d’écriture littéraire. J’ai sorti un livre il y a 2 ans avec mon petit frère sur sa schizophrénie qui s’appelle Ensemble on aboie en silence (2020). Je démarre une tournée dans un mois et je commence par Metz. Je commence par la BAM !

J’suis dans un Good Mood

BORNY BUZZ : Effectivement, c’est la salle qui va ouvrir ta tournée. Comment est-ce que tu te sens, à la veille de défendre un nouvel album (Hypersensible, 2024), dont j’ai compris qu’il te tenait particulièrement à cœur? Quel est ton Mood ?

GRINGE : Plutôt positif ! Je suis même hyper excité et impatient d’aller le partager avec les gens. C’est un peu la récompense ça, quand on bosse un an et demi sur un projet, qu’on y met toute toutes ces tripes. Et puis c’est un projet collectif, on est nombreux à y avoir participé.

C’est un album qui est relativement court sur le papier, mais qui est quand même vachement dense. Et on s’est autorisés justement à l’étendre, à l’étirer, à le rendre hyper musical sur scène. On a réfléchi à des plans publics et des plans avec le public, parce qu’on trouve que l’album s’y prête. Ce concept d’hypersensibilité, c’est celui que j’ai envie de transposer sur scène.

Donc il y a une scénographie mortelle et on est un Band. On est 6 ou 7 sur scène. Il y aura un clavier, un batteur, mon DJ Pone, qui est mon pote de longue date qui me suit. Y aura un choriste, un backeur. On a réfléchi vraiment à transposer l’album de manière hyper scénique et hyper musicale. Donc ce n’est pas tout à fait le même album. On garde l’essence de l’album, mais là il y a des surprises et on les tire un peu dans tous les sens. C’est assez joli ce qu’on a fait là, je suis impatient de le partager !

Tigringe

BORNY BUZZ : Tu mets beaucoup en avant ton producteur Tigri et voilà est-ce que tu peux présenter un petit peu le le bonhomme ?

GRINGE : C’est le producteur de l’album qui a 25 ans et qui est un petit génie. C’est lui qui m’a donné envie de me lancer sur l’album. J’étais parti pour écrire un deuxième bouquin, j’avais de la matière, et c’était le moment de relancer un projet. Je me sentais dans l’envie de le faire. Et la rencontre avec Tigri a été un déclic.

Dès le départ, il a su me proposer des prod et un univers d’une folle cohérence. Quelque chose d’hyper précis, d’hyper mélodieux aussi, comme j’aime quoi. Et ça m’a même libéré sur l’interprétation. C’est une rencontre de laquelle découle un an et demi de travail en studio, en séminaire et jusqu’au live. Il participe avec DJ Pone à la refonte de l’album en live. Et il a casté des gens pour la scène, il a réarrangé les morceaux. Enfin, Tigri c’est une rencontre phare dans la construction du projet.

H.I.P. H.O.P.

BORNY BUZZ : C’est plutôt le morceau bad mood, avec Sidney, dont je voulais dont je voulais te parler. Comment s’est faite cette rencontre ? Est-ce quelqu’un de ton entourage ?

GRINGE : C’est ça, les gens de l’album c’est les gens de mon entourage en général. Je ne vais pas les chercher bien loin, c’est des gens qui partagent ma vie. Donc j’estime normal qu’il soit sur l’album. Puis ça fait un moment qu’on travaille ensemble, que je l’accompagne depuis de 3 ans. Il a été backeur sur ma première tournée, sur Enfant lune.

Il s’est pris d’amour pour cette musique et ça lui a donné envie de s’émanciper, de travailler ses propres sons. Voilà comment il se retrouve sur l’album. Et il fait 15 premières parties de la tournée, on s’est débrouillés pour lui trouver des premières parties. Qu’il puisse justement proposer aux gens son univers, parce qu’il a un truc à bien à lui. Voilà c’est pour ça qu’il est sur le morceau de l’album bad mood.

Lire aussi : ATOEM en concert à la BAM de Metz Borny

Bien pensance californienne

Pochette de l’album de Gringe « Hypersensible » © Lou Escobar

BORNY BUZZ : En restant dans les collabs, j’avais une question sur la cover de l’album. Parce que c’est le produit d’appel. Je voulais juste savoir comment tu en est arrivé là ? Avec qui as-tu travaillé sur cette cover ?

GRINGE : Avec une grande photographe qui s’appelle Lou Escobar. Elle est franco-espagnole et bosse davantage dans la pub et les magazines d’habitude. Je pense qu’elle n’a pas fait de cover avant, c’est peut-être même sa première. C’est en discutant avec elle de l’album, des thématiques que j’explore. Elle a dû écouter aussi quelques morceaux.

Et c’est une proposition qu’elle me fait que je trouve géniale. Le but du jeu étant avant tout de provoquer une réaction. Après voilà, qu’elle dérange, qu’elle séduise ou juste qu’elle puisse interpeller, ça m’allait. Moi je la trouve hyper belle et lourde de sens. Il y a plusieurs niveaux de lecture. Moi je parle surtout de déshumanisation dans le morceau Du plomb / Effet de surplomb. Un environnement dans lequel on vit, politique, social et même spirituel. Compliqué quoi aujourd’hui. Du coup j’avais envie de mettre ça en avant, en injectant toute ma sensibilité possible dans chaque morceau.

Je voulais aussi mettre en avant ce côté : « Attention on bascule petit à petit dans une espèce de pensée unique, de bien pensance ! » Celle que j’appelle bien pensance californienne, qui est amplifiée par les réseaux sociaux. J’avais envie de renvoyer un espèce d’effet miroir aux gens, de dire : « Attention à ne pas devenir un clone de vous-même ! »

Mais après tu peux y accoler le sens que tu veux. C’est avant tout quelque chose d’artistique, avant même un message politique ou spirituel. Et c’est pour ça que je voulais bosser avec Lou.

Lire aussi : Entretien avec le musicien Patrice à la BAM de Borny

Entretien avec Gringe (Guillaume Tranchant) en visio parOrel Zann à Borny Buzz Vidéo Metz le 7 octobre 2024.

Quitter la version mobile